L'aquagraphie dans tous ses états

Les couleurs agissent sur l’âme, elles peuvent y exciter des émotions,
des idées qui nous reposent ou nous agitent
et provoquent la tristesse ou la gaieté
Johann Wolfgang von Goethe(1)

Dans cette galerie je présente des œuvres picturales qui font appel à des techniques diverses.

L’aquarelle

L’effet principal de l’aquarelle est la transparence. Le support est le papier. On peut travailler sur papier sec ou humide.
Les trois techniques principales de l’aquarelle sont le glacis, le lavis et le mouillé sur mouillé.
Pour peindre un sujet – fleurs, paysages, portrait – on travaille surtout sur papier sec, ou légèrement humide. Mais on fait appel au mouillé sur mouillé pour obtenir certains effets.
L’aquagraphie

L’eau qui bouge a dans l’eau des battements de fleur
G. Alcorta

J’ai importé le mot du Québec en 1989.
Traduction de wet-into-wet watercolor, l’aquagraphie est une technique d’aquarelle aléatoire sur papier détrempé.
L’aquagraphiste peint sans idée préconçue.
Il ne cherche pas à réaliser une œuvre d’après un modèle extérieur.
Il rejoint en cela les artistes surréalistes qui suivirent le conseil d’André Breton de se référer à un modèle purement intérieur.
L’aquagraphie est une peinture cinétique. Les couleurs s’écoulent, se fondent dans l’eau ou dans les autres couleurs, elles s’épandent librement. Des accidents surviennent, des formes aléatoires en émergent. Il faut laisser les couleurs aller, observer.
Parce que l’aquarelle est un matériau soluble dans l’eau, elle se prête fort bien à l’utilisation d’adjuvants liquides : coulages, éclaboussures, vaporisations… ou d’adjuvants solides : sel, film plastique…
L’aquagraphiste est spectateur et acteur de l’œuvre aquagraphique en train de se faire et de se défaire.
En effet les images potentielles dépendent pour leur actualisation du regardeur.
Les images aquagraphiques sont à multiples figurations. Ce sont des images cachées, des crypto-images.
Lorsque j’anime des ateliers d’aquagraphie- écriture (marque déposée), je propose que soient notées au fur et à mesure les images fugaces qui apparaissent puis disparaissent. Ainsi sont conservés grâce à l’écrit, ce qui autrement aurait disparu.
Cette collecte d’images sert de réservoir pour réaliser des textes divers.(2)
L’encre de Chine

L’encre de Chine a sa technique propre et ses papiers spéciaux.
Comme pour l’aquarelle et l’aquagraphie, on peut voir dans cette galerie, aussi bien des œuvres réalisée d’après nature, selon un modèle extérieur que des encres aléatoires, qui rejoignent la technique de l’aquagraphie.

La Vitrographie

Avec de la peinture pour verre, sur papier glacé blanc ou noir, je réalise des vitrographies.
La poudre d’or donne à ces peintures un éclat d’une grande luminosité.
Comme je peins en versant directement l’encre sur le papier, c’est le geste qui détermine le tracé aléatoire. Les images insolites apparaissent.
Cette peinture est all over.Quand elle sera sèche, la signature indiquera dans quel sens la regarder.

La Marbrure

La technique de la marbrure repose sur l’application de peintures à l’huile ou à l’eau, à la surface d’un bain gélatineux.
J’utilise de la peinture à l’huile, diluée avec du white spirit, et je dépose mon papier à la surface du bain. J’agite l’eau avec un stylet pour produire des motifs aléatoires.
Quand la peinture est sèche je donne un titre.
Les Images devinettes

Ce sont des images ludiques qui demandent au spectateur de répondre à une question en découvrant des aspects qui s’y trouvent dissimulés.
On peut intituler images devinettes des images accidentelles dissimulées dans la nature : racines, rochers, nuages…
Ce sont des images potentielles.
Certains peintres en ont glissé dans leurs œuvres comme en témoigne l’exposition au Grand Palais Une image peut en cacher une autre (Avril-Juillet 2009).
On peut considérer l’aquagraphie comme une image devinette, puisque c’est au spectateur (l’artiste ou le regardeur) de trouver des représentations à partir de formes aléatoires.

Et maintenant à vous de jouer…

1 Traité des couleurs, 1810

2 Cf Souchet-Robert M. du, Le clavecin oculaire ou l’aquagraphie peinture magique et médiation thérapeutique, Paris, L’Harmattan, 2001

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