L'eurêka de la peinture magique

Le monde des chimères ou l’image retrouvée

Avant de peindre des aquarelles non figuratives, j’ai, durant des années, peint des paysages : paysages d’eau avec leurs reflets d’arbres et de ciel, paysages de montagne avec leurs neiges et leurs fleurs.

Peu à peu ma « peinture » a évolué. D’un fond « bouché », opaque, réalisé à la gouache, je passais à un fond lumineux, transparent, réalisé à l’aquarelle.

Dès lors, à la manière des « symbolistes », je cherchais à traduire mes états d’âme à travers des « paysages choisis ».

Au fil de mon évolution intérieure, le processus s’inversa. Ne craignant plus de laisser surgir au gré du mariage des formes et des couleurs des images étranges, j’y perçus des « correspondances » avec mes propres images intérieures. Je jouais librement avec la technique de l’aquarelle, peignant « sous l’eau », à la recherche de la lumière.

Ces images toujours renouvelées, images perdues oubliées, enfouies en moi au cours des sensations et des émotions notamment de l’enfance et de l’adolescence, surgissaient là, sous mes yeux, comme révélées par un bain alchimique.

Images retrouvées par delà le temps, par delà les traces de la mémoire consciente… Oh le vert paradis du monde des chimères, des mythes et des contes : éléments naturels, mouvance des saisons, vibrations, fantasmes, musique de l’âme, rivages insolites par delà la peur, pays de l’étrange, couleurs de rêve, poésie pure…

Voilà mon ardente recherche aux confins de l’imaginaire.


Maryse Robert du Souchet
Le 15 juin 1983

 

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